Depuis les premières expériences connues de télétravail recensées, qui remontent
en 1962 en Angleterre, où certaines firmes internationales ont commencé à délocaliser
à domicile le travail de leurs programmeurs, en passant par la vague de la fin des
années 1970 dans l’ouest des Etats-Unis, jusqu’à la nouvelle impulsion donnée
par le développement rapide de l’autoroute de l’information (et notamment
Internet), le télétravail a connu plusieurs définitions qui expliquent, par leur
diversité, la difficulté rencontrée pour mesurer l’ampleur du phénomène. Il
importe donc de chercher à bien définir ce que nous entendons par télétravail.
Les études les plus récentes sur le télétravail convergent généralement pour
reconnaître les éléments centraux permettant de définir le télétravail. La
définition la plus récente et la plus complète a été donnée par Fondation
européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail et
s’énonce comme suit :
" Le télétravail consiste en un travail réalisé par un
travailleur délocalisé, c’est à dire séparé de son établissement, ou un
indépendant et dont l’activité nécessite l’utilisation intensive des moyens
de communication "
Le télétravail peut alors offrir des possibilités de travail, de formation, et de
contact social à des gens souffrant d'un handicap leur rendant les trajets pénibles ou
les empêchant de travailler en continu. Il concerne également des pères et mères
célibataires obligés de s'occuper d'un enfant ou bien des gens ayant en charge une
personne âgée ou un parent malade.
Thierry Breton, dans " le télétravail en France " (1994) propose
une définition allant dans le même sens que la première :
" Le télétravail est une modalité
d’organisation et/ou d’exécution d’un travail exercé à titre habituel,
par une personne physique, dans les conditions cumulatives suivantes :
d’une part, ce travail s’effectue : à distance, c’est à dire
hors des abords immédiats de l’endroit où le résultat de ce travail est
attendu ; en dehors de toute possibilité physique pour le donneur d’ordre de
surveiller l’exécution de la prestation par le télétravailleur ;
d’autre part, ce travail s’effectue au moyen de l’outil informatique
et/ou des outils de télécommunications…"
Quelques
exemples de tâches télétravaillées par des agents de tous niveaux
télésecrétariat et comptabilité
télédessin (PAO, DAO)
télémarketing
téléformation
standardistes
commerce international
commerce import-export
administration d’entreprise
prestations courrier
télécommunications
multimédia
assistance informatique
développement informatique
veille technologique
services d’information
action commerciale
gestion
gestion de dossiers
gestion documentaire, classement, archivage sur CD ROM ou autres supports magnétiques
communication
études
Ces différentes tâches peuvent s’opérer soit :
dans un télécentre, c’est à dire un endroit spécialement équipé pour
accueillir des personnes travaillant à distance ;
dans un bureau satellite de l’administration ou appartenant à un autre
organisme ;
au domicile du télétravailleur ou dans tout autre lieu hors du service.
Le télétravail
renvoie à trois caractéristiques de base
tout d’abord le lieu de travail : avec le télétravail, le lieu
de travail n’est pas l’entreprise traditionnelle, il se réalise à distance. En
effet, les télé activités peuvent se réaliser de son domicile ou d’un lieu. Ces
deux options présentent des avantages différents. La première option apporte plus de
souplesse dans la gestion du temps de travail mais nécessite un investissement matériel
et logiciel non négligeable si ce n’est pour le télétravailleur mono-employeur
pour lequel, souvent, l’entreprise fournit le matériel et participe aux frais
télécom Le risque est dans l’isolement par rapport à son entreprise (ou client) et
ses collègues. Cependant, l’étude d’un projet, quel qu’il soit, ne peut
se réaliser correctement qu’en " face-à-face " avec le client
ou avec un groupe de travail.
Les lieux de regroupement des télétravailleurs présentent l’avantage
d’apporter matériel et logistique de qualité, évitant ainsi un investissement
financier non négligeable, une mise à jour régulière des logiciels et surtout des
possibilités d’échange d’expérience avec les confrères télétravailleurs du
centre.
Puis le statut du télétravailleur(euse) : il peut s’agir d’une
personne salariée ou d’un travail indépendant.(recherche à effectuer)
Enfin, les outils de travail : on ne peut parler de télétravail sans
qu’il y ait utilisation des technologies de l’information et des communications,
soit pour fournir les données utiles à la réalisation du travail demandé soit pour
transmettre le travail réalisé ou en cours de réalisation.
On peut résumer ici les outils nécessaires au télétravail :
- le poste de travail de base : il comprend trois appareils reliés par des lignes
dédiées – micro-ordinateur, télécopieur, autocommutateur-
- les outils plus sophistiqués : le réseau numéris
- l’apport d’internet : c’est à la fois une boîte aux lettres
électronique mondiale et la plus grande banque de données de la planète.
Aujourd’hui, chacun peut se connecter à ce réseau, à condition de posséder un
ordinateur et de payer un abonnement. Aussi, le télétravail et les téléservices, qui
sont également basés sur des réseaux et l’utilisation de l’ordinateur,
peuvent trouver dans cette nouvelle technique à dimension planétaire un appui à leur
diffusion.
Les typologies du
télétravail
Typologie utilisée par Kouloumdjiam, Armellio et Montendreau (1995) dans le rapport
français à la communauté européenne sur " La dimension sociale (santé et
sécurité) du télétravail ".
Les indépendants : parfois sous-traitants d’entreprises, ils proposent
des services très variés (informaticien et informaticienne, comptable, traductrice et
traducteur, journaliste, secrétaire, etc .) ;
le " groupware " : coopération par télématique
d’équipes dispersées, locales, nationales, internationales travaillant sur un même
projet ;
les cadres et professionnels nomades : ce groupe réalise des échanges
professionnels par télématique à partir des lieux où ils se trouvent et qui sont
changeants ;
les entreprises de téléservices : le télétravail se réalise au sein
d’entreprises résultant de l’externalisation de services ou de départements de
moyennes ou grandes entreprises ou par sous-traitance (télésecrétariat, télégestion,
téléconception, etc.). Souvent ces entreprises se localisent dans des régions
défavorisées où les salaires et autres frais sont moindres que dans les grands
centres ;
" offshore work " : sous-traitance de traitement de
données ou de conceptions informatiques dans les pays à bas salaires ou à fuseaux
horaires différents (saisie d’annuaires, de textes juridiques ; au Canada, Manu
Life fait traiter les réclamations des détenteurs de police aux Barbades, par un
personnel exclusivement féminin) ;
télécentre : à proximité de son domicile, la personne salariée travaille
dans un local professionnel avec d’autres salariés (télécentre ruraux ou en
banlieue mettant un local équipé à la disposition des différents emplois
administratifs) ;
travail salarié à domicile : une salariée ou un salarié d’une
entreprise travaille à son domicile, pour une partie de son temps de travail ou à plein
temps. Il touche à différents types d’emplois et de tâches : emplois de
bureau, travail professionnel sur dossiers, etc.
Télécottage : le télécottage a pour vocation d’aider les membres
d’une collectivité locale à acquérir connaissances et formation dans le domaine
des nouvelles technologies afin de leur faciliter l’accès à l’emploi.